Université de printemps 2026 (Genève)

Un monde en mutation : refonder nos cadres normatifs

Les normes sociales, économiques et environnementales structurent nos sociétés et nos modèles de gouvernance. Pourtant, elles sont aujourd’hui mises à l’épreuve par des dynamiques de transformation majeures : reconfiguration des blocs économiques, montée des nouvelles puissances émergentes, crise climatique, accélération de la transition numérique et mutations des attentes sociétales.

Face à ces tensions, la question centrale est la suivante : peut-on encore imaginer un cadre normatif globalement harmonisé ou assiste-t-on à une fragmentation irréversible des standards à l’échelle mondiale ?

L’Université de Printemps de l’IAS – 2026, organisée à Genève en partenariat avec l’IAS, l’IMSG, la Fondation B Lab (Switzerland) et la chaire Mutations et Agilités, se veut un espace de réflexion et de co-construction pour repenser les normes du XXIe siècle à l’intersection de plusieurs disciplines et enjeux stratégiques.


IAS, B Lab (Swizterland), IMSG et La chaire Mutations et Agilités : une convergence d’acteurs pour repenser la norme

  • L’IAS, acteur historique de l’audit social, travaille depuis plusieurs décennies à structurer un référentiel international d’évaluation des pratiques sociales et sociétales.
  • B Lab Switzerland, promoteur du standard et label B Corp, redéfinit les standards de performance des entreprises en intégrant des critères d’impact social et environnemental.
  • L’IMSG, Business School engagée, forme les futurs décideurs à une vision intégrée des normes économiques et sociétales.
  • La chaire Mutations et Agilités, porte le programme doctoral de l’IMSG et étudie les transformations économiques, sociales et technologiques impactant les organisations ainsi que la performance durable.

Ensemble, ces organisations partagent une conviction forte : les normes du XXIe siècle ne peuvent plus être imposées de manière descendante ; elles doivent être co-construites avec les parties prenantes et répondre aux nouvelles attentes sociétales.


Le label B Corp et l’audit social : des référentiels en mutation(s)

B Corp : un modèle en expansion, mais contesté

Le mouvement B Corp, fondé en 2006 aux États-Unis par Bart Houlahan, Jay Coen Gilbert et Andrew Kassoy, est aujourd’hui présent dans 74 pays. Son ambition : certifier les entreprises qui démontrent un impact positif significatif sur les enjeux sociaux, environnementaux et économiques.

Toutefois, alors que le modèle s’étend – avec plus de 10’000 entreprises certifiées, dont 4500 en Europe – il se heurte à des réalités économiques et culturelles différenciées. En Afrique, certains acteurs remettent en cause l’adéquation du label B Corp aux structures économiques locales, préférant des cadres de responsabilité sociétale endogènes. Cette tension pose la question d’un modèle universel ou adaptable des normes RSE.


L’audit social : un outil de régulation entre globalisation et fragmentation, né dans les années 1970, a d’abord été un outil de mesure des performances sociales des entreprises avant d’évoluer vers des référentiels plus globaux intégrant la RSE, les ESG (Environnement, Social, Gouvernance) et les droits humains. L’Institut International de l’Audit Social et Sociétal (IAS), fondé en 1982 par Raymond Vatier, a accompagné cette évolution en développant des méthodologies d’évaluation des impacts sociaux et environnementaux des organisations. Dans un monde où les normes ESG sont désormais au cœur des décisions d’investissement, l’audit social pourrait devenir un instrument clé pour réguler les pratiques des entreprises et institutions à l’échelle mondiale.


La Chaire Mutations et Agilités créée en 2019, elle est un espace de recherche et de réflexion dédié à l’étude des transformations économiques, sociales et technologiques impactant les organisations. Elle explore notamment les enjeux d’agilité organisationnelle, de gouvernance adaptative et d’innovation managériale face aux mutations contemporaines. S’appuyant sur une approche interdisciplinaire, la Chaire réunit chercheurs, experts et praticiens afin de développer des modèles et des outils favorisant la résilience et la performance durable des entreprises. Ses travaux portent sur des thématiques telles que la transition numérique, la RSE, la gestion des talents et l’évolution des normes managériales.


Axes thématiques

1.Normes et gouvernance mondiale : vers une fragmentation ou une convergence ?

Les normes sont historiquement influencées par les puissances dominantes, mais la montée des blocs économiques concurrents (BRICS+, Union Africaine, ASEAN, etc.) fragmente les référentiels. L’influence des grandes puissances (USA, UE, Chine, Inde, etc.) façonne-t-elle un dualisme normatif ou une opportunité d’hybridation ?

Les sous-thèmes qui peuvent être abordés :

  • Géopolitique des normes : un nouvel ordre mondial en construction ? (Déclin du modèle occidental, essor des normes alternatives en Asie, Afrique et Amérique latine.)
  • Normes et souveraineté : jusqu’où accepter une harmonisation globale ? (Tensions entre standards internationaux et régulations locales, protectionnisme normatif.)
  • Vers une hybridation des référentiels ? (Peut-on imaginer un modèle où diversité culturelle et standards globaux coexistent dans une gouvernance inclusive ?)

2. Philosophie, spiritualité et régulation : quelle place pour l’éthique dans les normes contemporaines ?

La norme n’est pas qu’un outil juridique ou économique : elle est aussi le reflet des valeurs morales et philosophiques d’une société.

Peut-on imaginer un contrat social des normes qui intègre des principes éthiques et spirituels universels?

Les sous-thèmes qui peuvent être abordés :

  • De Rousseau à la gouvernance multi-acteurs : repenser la régulation au XXIe siècle. (Quel équilibre entre État, entreprises et société civile ?)
  • Laudato Si’, B Corp et audit social : vers une éthique normative globale ? (Peut-on articuler responsabilité sociétale et impératifs économiques ?)
  • L’influence des traditions philosophiques et spirituelles sur les normes modernes. (Ubuntu, maqasid al-sharia, interdépendance bouddhiste : peut-on en tirer des modèles de régulation ?)

3. Mesurer la performance sociétale :vers des outils d’évaluation plus systémiques ?

Les normes ESG, la CSRD et la taxonomie verte européenne imposent de nouveaux cadres de reporting, mais sont-ils adaptés aux transformations profondes attendues ?

Peut-on imaginer un audit social dynamique, évolutif et coconstruit avec les parties prenantes ?

Les sous-thèmes qui peuvent être abordés :

  • Régulation vs auto-régulation : où en sommes-nous ? (Quelle place pour l’État dans un monde dominé par les standards privés ?)
  • Transparence, éthique et impact : comment garantir une mesure fiable ? (Entre standardisation et personnalisation des indicateurs.)
  • L’audit social comme levier d’innovation et de transformation. (Comment transformer la contrainte réglementaire en opportunité stratégique ?)

4. Les grandes mutations du XXIe siècle : quelle place pour les normes dans un monde en mutation ?

L’accélération des crises écologiques, technologiques et sociales impose une refonte des normes.

Comment intégrer ces transitions sans freiner l’innovation, ni exacerber les inégalités ?

Les sous-thèmes qui peuvent être abordés :

  • Intelligence artificielle et régulation : quel équilibre entre innovation et contrôle ? (Faut-il un droit global de l’IA ou des cadres nationaux différenciés ?)
  • Transition écologique et régulation : les normes contraignantes sont-elles la seule solution ? (Quels modèles alternatifs de régulation existent ?)
  • Les jeunes générations et la redéfinition des normes sociales et économiques. (Vers un changement des valeurs fondamentales du travail, de la consommation et de la gouvernance ?)

Conclusion : Vers une co-construction des normes du XXIe siècle

L’Université de Printemps de l’IAS – 2026 se veut un espace de dialogue et d’innovation où chercheurs, praticiens et décideurs redéfinissent ensemble les cadres normatifs du XXIe siècle. Face aux mutations économiques, sociales et environnementales, l’élaboration d’un Contrat Social inclusif et durable nécessite une approche collaborative, hybride et évolutive.

Loin d’une uniformisation descendante des normes, nous assistons à une transition vers une co-construction intégrant des référentiels alternatifs et des cadres d’évaluation plus systémiques. Le label B Corp, l’audit social et les nouvelles normes ESG témoignent de cette dynamique où performance économique et responsabilité sociétale ne sont plus antagonistes mais complémentaires.

En définitive, il s’agit d’imaginer des normes adaptées aux défis contemporains, tenant compte des spécificités culturelles et des impératifs globaux. L’enjeu est de construire des cadres flexibles, capables d’accompagner les transformations sociétales sans freiner l’innovation ni creuser les inégalités. À l’instar des travaux de l’IAS, de l’IMSG et de B Lab Switzerland, cette réflexion collective vise à dépasser l’opposition entre régulation et autonomie des acteurs, pour faire émerger un modèle normatif inclusif et résilient.

Rendez-vous à Genève en 2026 pour poursuivre cette réflexion et contribuer activement à la réinvention des normes du XXIe siècle.

Opportunités de publication :

1- dans un numéro spécial « Les normes en Question(s) » de la revue

2- dans les actes de la journée de recherche,

3- dans un ouvrage collectif.


Normes d’écriture

Texte :

  • Longueur : de 25 000 à 40 000 signes, espaces et caractères ;
  • Format Word 97-2003 justifié, interligne 1.5, caractère Times New Roman 12, marges de 2.5 cm ;
  • 1ère page : Titre de l’article, nom et prénom des auteurs, fonction, institution, adresses, mails,
  • 2ème page : Titre de l’article, résumé et mots clefs en français, abstract et key words en anglais. Le résumé doit permettre au lecteur de connaître la problématique, la méthodologie, les résultats et leur discussion

Présentation :

  • Titre 1titre 1.1, pas de 3ème niveau de sous-titre,
  • Annexes et notes de bas de page à éviter,
  • Tableaux, figures et encadrés numérotés avec un titre au-dessus du tableau ou de la figure, dans le corps du texte (Tableau 1 : réponses)

Références bibliographiques :

1. Citations dans le texte :

  • Un auteur : (Mintzberg, 2009)
  • Deux auteurs : (Enrègle & Boyer, 2015)
  • Trois auteurs ou plus : (Peretti, Enrègle & Boyer, 2018) puis (Peretti et al., 2018)
  • Avec pagination pour une citation directe : (Igalens & Peretti, 2006, p. 30)
  • Auteur institutionnel : (Organisation Internationale du Travail, 2020)

2. Références en bibliographie :

Livres :

Mintzberg, H. (2009). Managing. San Francisco, CA : Berrett-Koehler Publishers.
Peretti, J. M. (2012). Gestion des Ressources Humaines (18e éd.). Paris : Vuibert.

Articles scientifiques :

Enrègle, Y., & Boyer, L. (2015). Nouvelles pratiques managériales et transformation des organisations. Revue Française de Gestion, 41(251), 45-60.
Igalens, J., & Peretti, J. M. (2006). La responsabilité sociale des entreprises et la performance financière : une revue de littérature. Revue Française de Gestion, 32(162), 25-40.

Chapitres d’ouvrage collectif :

Peretti, J. M., Enrègle, Y., & Boyer, L. (2018). Les défis des nouvelles formes d’organisation. In J. M. Peretti (Éd.), Management et transformation digitale (pp. 90-105). Paris : Dunod.

Articles de revue en ligne :

Mintzberg, H. (2015). The fall and rise of strategic planning. Harvard Business Review, 72(1), 107-114. https://doi.org/xxxx

Rétro-planning pour les publications :

  • Date limite de soumission des résumés : 26 septembre 2025
  • Notification d’acceptation des résumés : 3 octobre 2025
  • Soumission des articles complets pour évaluation : 15 février 2026
  • Publication dans le numéro spécial de la revue QDM : 8 mai 2026
  • Édition de l’ouvrage collectif : 8 mai 2026

Critères de sélection :


Les propositions seront sélectionnées pour leur innovation, leur pertinence par rapport aux thèmes de la journée et leur contribution au dialogue sur les enjeux contemporains.

Pour une publication dans le numéro « Les normes en question(s) » de la revue QDM, le processus de soumission est disponible sur le site web de la revue.

Inscription :

Pour les inscriptions, vous pouvez vous référer aux différents tarifs en suivant ce lien ou en prenant attache avec le secrétariat de l’IAS : ias@auditsocial.world.

Contacts :

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